Nous avons tous chez nous des objets qui ont une valeur sentimentale. Ce sont des objets du quotidien, une photographie, une lampe, un dessin, une vielle radio, une pendule… Ces objets, à première vue, banals nous renvoient à des histoires intimes, immatérielles et souvent profondes. Voici quelques objets photographiés dans plusieurs logements de la Cité Résidence du Parc. Les photographies sont accompagnées des témoignages des habitants qui nous racontent des histoires sensibles.

Danielle : « Mon mari, quand on parlait d’Elvis, il avait les larmes aux yeux. C’était sa passion ! Il est décédé en 2010 de silicose. Il était mineur de fond à Bruay puis au 4/5 sud à Méricourt et il a fini à Drocourt au lavoir. On est parti ensemble en Espagne, à Salou dans un hôtel, et il a gagné un concours d’imitation d’Elvis. Il connaissait sa vie par coeur, il aimait bien l’imiter, il chantait ses chansons et il jouait très bien l’harmonica. Au début, il s’est fait prier un peu pour monter sur scène. C’est moi qui ai dit qu’il aimait Elvis. Après j’étais rouge comme un coq de le voir en démonstration. Il faisait toutes ses singeries (rires…). Il avait une très belle voix ! ».

Jean-Pierre P. : « La Berline dehors, elle a été remontée de la fosse 4/5 sud de Méricourt. Je l’ai eue en 1989. C’est un don des Houillères. Elle a été remontée par un mineur qui s’occupait de l’entretien des cages (elles servaient à remonter le matériel et le personnel). C’est lui qui m’a demandé si ça m’intéressait. Cette Berline, dans les dernières années, elle transportait les explosifs pour le foudroyage. On me l’a livrée avec les railles. Je lui ai mis une couche anti-rouille, je l’ai graissée et avec Fred (mon voisin) on l’a repeinte. Ah oui, elle roule encore ! ».

Henriette : « C’est le seul objet que j’ai de ma mère. Elle rhabillait les vielles poupées, quand les enfants n’en voulaient plus. Elle le faisait au crochet, cela lui faisait passer le temps. Elle en a vendu aussi, mais celle-ci elle me l’a donnée. J’y tiens beaucoup ! Elle nous laissait pas y toucher quand on était petite. Je l’ai eu quand j’étais déjà mariée. Maintenant je fais pareil, je ne laisse pas mes petites filles y toucher. Elles ont compris, c’est pour la préserver. Elle a plus de 50 ans cette poupée, pour moi elle représente ma maman : Suzanne ».

Jean-Pierre H. : « J’ai été pompier bénévole pendant 43 ans. J’ai commencé à Rouvroy en 1971. Je travaillais le week-end et parfois pendant les vacances. C’est plus qu’une passion, il faut être acharné. J’allais au feu le soir et le matin je reprenais mon travail chez Total. Je suis fier parce que je n’ai pas de diplômes et j’ai tenu presqu’un demi siècle. Les mannequins, c’est pour mes petits enfants. Mes petites filles, elles aiment bien les costumes, elles ont aussi leurs casques de pompier et je les ai déjà amenées à la caserne. Elles aimaient bien, elles jouaient avec la corde d’entrainement pour grimper ».

Dominique : « Mes grands parents ont hébergé des anglais pendant la guerre. Ils ont vécu dans la cave pendant 6 mois. En partant, pour les remercier ils leur ont offert cette lampe. Ils n’avaient pas d’argent et c’est tout ce qu’ils possédaient ».
Votre commentaire